Foire Adjafi : Le Salon des Musiques Afro présente de nouvelles opportunités
La 12ème édition de la Foire Adjafi continue de battre son plein, attirant un large public venu découvrir les diverses expositions dans plusieurs domaines.
Depuis son inauguration, l’événement propose une série d’activités variées, parmi lesquelles des panels, des salons spécialisés, et des masterclasses.
Ce vendredi 30 août 2024, un des moments forts a été le panel intitulé Muzik’a, un salon dédié aux musiques afro, sous le thème : « Industrie musicale en Afrique : quelles perspectives et quel marché pour les artistes togolais ? ».
Ce thème a été abordé par Ouroagoro Awali, représentant du ministère de la Communication et de la Culture. Son intervention a permis de dresser un panorama des textes en vigueur, de retracer l’histoire de la musique togolaise, d’identifier les problématiques actuelles et de proposer des solutions pour redonner à la musique togolaise ses lettres de noblesse.
Il a notamment souligné que la faible compétitivité des œuvres musicales au Togo constitue un frein au développement d’un secteur pourtant riche en talents et en compétences.
« Nous avons fait le tour des défis à relever pour le bien de notre secteur musical et plus largement, pour la culture. À l’ère de la digitalisation, les enjeux sont cruciaux. Notre participation à cette rencontre vise à montrer à la filière musicale togolaise que les paradigmes ont changé. La musique d’il y a 50 ou 60 ans n’est plus d’actualité. Nos textes régissant la culture togolaise sont obsolètes. Il est impératif de les réactualiser pour qu’ils répondent aux exigences de notre époque. Nous sommes ici pour sensibiliser nos autorités à ces défis et faire en sorte que les artistes togolais puissent exercer leur art comme il se doit », a déclaré Ariel Dassanou, président de la Fédération Togolaise de Musique.
L’objectif de ce panel était d’établir un état des lieux de l’industrie musicale au Togo et de discuter des perspectives dont les artistes togolais pourraient bénéficier. De nombreux acteurs du secteur musical ont répondu présents et ont abordé de manière concrète les problèmes auxquels l’industrie fait face, ainsi que les moyens pour les artistes de s’exporter à l’international tout en se valorisant sur le marché local.
Richard Flash, artiste béninois de renommée internationale, et invité d’honneur, a salué la qualité des informations échangées lors du panel, qu’il a qualifiées de « très enrichissantes et conviviales ».
« Un représentant du ministère de la Culture nous a apporté beaucoup d’informations précieuses. C’était une rencontre riche avec une participation active, qui pourrait donner un nouvel élan à la musique togolaise. Nous avons découvert des aspects méconnus et constaté qu’aujourd’hui, la promotion de la médiocrité prend parfois le pas sur l’excellence, alors qu’il existe des artistes talentueux capables de représenter dignement le pays à l’étranger. Cependant, cela n’est plus suffisamment encouragé », a-t-il remarqué.
Il a noté que malgré l’évolution du secteur musical dans plusieurs pays, la dynamique reste insuffisante dans la sous-région africaine. « Il y a encore des problèmes à résoudre, et cela dépendra de nous. La qualité du travail et l’accès à l’information sont primordiaux. Nous devons aussi demander à nos dirigeants de mettre en place des conditions favorables pour le développement des artistes. Bien que les artistes puissent se développer par eux-mêmes, il est essentiel qu’il y ait des mesures d’accompagnement. Ce sont des sujets qui ont été largement abordés. Je crois que ces mêmes problèmes existent aussi au Bénin, en Côte d’Ivoire et dans d’autres pays. »
Pour sa part, Dick Koffi Mawuto, expert en ingénierie culturelle et directeur du festival Togovi Djazz ainsi que du centre culturel Level, a souligné l’importance de l’apport du ministère de la Culture, qui a permis de dresser un état des lieux complet. Les échanges ont également mis en lumière les clés essentielles pour l’exportation des artistes togolais et l’obtention des droits d’auteur, des éléments cruciaux qui manquent souvent aux artistes.
Le panel s’est achevé sur une note de satisfaction générale, ouvrant la voie aux jeunes artistes pour qu’ils apprennent, développent leurs talents au quotidien et deviennent compétitifs sur la scène internationale.
Avec Le Visionnaire